Hommage de la JC Paris XV à Évariste Galois
Le cercle des Jeunes communistes de Paris XVème veut en ce 25 novembre rendre hommage à Evariste Galois (1811-1832), jeune mathématicien brillant, républicain et révolutionnaire, à l’occasion du bicentenaire de sa naissance.
Évariste Galois naquit le 25 novembre 1811 à Bourg-la-Reine (92) dans une famille modeste mais lettrée, son père est directeur d’école et futur maire républicain de la ville. Doué d’une intelligence remarquable, il commence par étudier les lettres au collège Louis-le-Grand. C’est presque par hasard qu’il rencontre les mathématiques à l’occasion du redoublement de son année de seconde. Il assimile alors, avec une rapidité fulgurante, les découvertes de l’algèbre de son temps et devient, à 16 ans, lauréat du Concours général de mathématiques. Par la suite, ses différents mémoires (notamment sur la résolubilité des équations), écrits entre sa 17ème et sa 20ème année, jetteront les bases d’une véritable révolution des mathématiques dont les applications ne seront souvent déterminées que plusieurs décennies plus tard.
Cependant Évariste Galois ne se coulera pas dans le moule du mathématicien génial, solitaire, coupé du monde et de la société en ébullition qui l’entoure. Face à la Restauration et au retour de l’absolutisme, Evariste Galois, dès le lycée, affirme déjà ses convictions républicaines. Puis peu après son entrée à l’Ecole Préparatoire participe à la Révolution de Juillet 1830 qui met fin au règne de Charles X. A l’intérieur même de l’Ecole il organise les étudiants et à maille à partir avec son directeur hostile à la Révolution.
Reconnaissant la nécessité de l’organisation politique, Evariste Galois adhère à la « Société des amis du peuple », association où se retrouvent les républicains le plus déterminés et notamment Philippe Buonarroti, ancien compagnon de Gracchus Babeuf, précurseur du communisme. Il y découvre les doctrines socialistes de l’époque (que nous appelons maintenant socialisme utopique) et notamment celle de Saint-Simon qui promeut une société égalitaire, s’appuyant sur le monde du travail (et qui inspirera en partie Karl Marx).
Evariste Galois n’est donc pas un républicain formel, opposé à la monarchie pour mieux imposer les intérêts de la bourgeoisie triomphante. Il est de ceux pour qui la République n’est que la première étape de l’émancipation complète du peuple. Il défend « le droit des masses » et est de ceux qui défilent avec le drapeau rouge du mouvement ouvrier.
Lors d’un banquet républicain surveillé par la police il créé l’évènement en portant publiquement un toast « à la santé du Roi » tout en tenant un couteau ouvert dans l’autre main, mimant ainsi la guillotine. Les républicains bourgeois apeurés s’enfuient de la salle craignant la police, certains sautent même par les fenêtres… Le lendemain il est arrêté par la police et fait plusieurs mois de prison. Il sera en même temps exclu de son école, perdant ainsi son statut de fonctionnaire.
En révolutionnaire conséquent il sait que la volonté du peuple ne peut être imposée que par le peuple en armes. Il s’engage donc dans la Garde nationale, issue de la Révolution et principale force hostile à la nouvelle Monarchie de Juillet. La Garde sera dissoute en décembre 1830. Cependant se sera les armes à la main qu’Evariste Galois sera arrêté le 14 juillet 1831 lors d’une manifestation républicaine interdite par le pouvoir. Il passera alors de nouveau 9 mois en prison.
Finalement, Evariste Galois meurs le 31 mai 1832, à seulement 20ans, suite à un duel très certainement organisé par la police pour l’éliminer. Lors de son enterrement deux à trois milles républicains et étudiants défilent en son honneur. Craignant une émeute, la police encadre très fortement la cérémonie. 3 jours plus tard l’insurrection éclate et sera réprimée dans le sang par la bourgeoisie au pouvoir, faisant plus de 800 morts.
Pour nous, Jeunes Communistes, Evariste Galois est donc le modèle même du jeune homme conséquent : prodige des mathématiques et néanmoins à l'avant-garde des combats de son temps, travailleur (intellectuel) et révolutionnaire. En somme un exemple pour la jeunesse d’aujourd’hui.
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