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Expériences de luttes, analyses et actions des jeunes travailleurs à la JC Paris XVème

26 Novembre 2011 , Rédigé par JC Paris XV Publié dans #Actualité

Succès de la réunion publique Jeunes travailleurs à la JC de Paris XVème

 

Vendredi soir, 18 novembre, plus d’une quinzaine de jeunes se sont rassemblés dans les locaux de la JC Paris XVème à l’occasion de la réunion publique « jeunes travailleurs : comment s’organiser pour défendre nos droits ». De jeunes salariés du privé, comme du public (Poste, Hôpital, RATP), des étudiants-salariés, des précaires et des étudiants ont pu échanger sur leurs expériences à l’entreprise et la forme de leur engagement.

 

L’introduction à la réunion a permis de revenir sur les différentes formes de précarité qui touchent la jeunesse aujourd’hui. Le chômage touche près d’un jeune actif sur 4, seuls 50% des jeunes salariés sont embauchés en CDI… Ont aussi été mis en accusation les différents types de contrats de travail « réservés aux jeunes », qui sont autant de dévalorisations de leurs statuts et sont autant de points d’appui donnés au patronat pour dévaloriser le statut de tous les travailleurs. Contrat de professionnalisation, Contrat Unique d’Insertion, Contrat de mission, Contrat ressource, etc. ont été analysés comme autant de moyens accordés au patron pour se dégager de ses obligations vis-à-vis du salarié, soit en le payant moins que le minimum légal (jusqu’à 55% du SMIC pour les contrats pro), soit en s’exonérant des cotisations sociales qui sont à sa charge. Tous ces contrats ont en outre comme point commun de ne pas compter le jeune salarié dans les effectifs de l’entreprise et donc de soustraire le patron à ses obligations en matière d’élections de délégués du personnel et de constitution d’un comité d’entreprise. Un parallèle a été fait avec le CPE et le CNE, mis en échec par les grandes mobilisations de 2006, qui auraient permis de prolonger de 2 ans la période d’essai des salariés de moins de 26 ans. Un second parallèle a aussi été fait avec le « contrat de génération » proposé par François Hollande et qui devrait permettre à l’entreprise de percevoir près de 2000 euros (!) d’aide de l’Etat par mois pour l’embauche d’un jeune.

 

Devant cet état des lieux plusieurs camarades sont revenus sur la nécessité de l’organisation syndicale à l’entreprise. Un camarade responsable CGT à la Poste est revenu sur les 17 jours de grève des facteurs de Paris XV qui a permis, entre autres, la titularisation de 7 CDD. Un autre camarade responsable CGT à l’Hôpital nous a fait part de la lutte menée à l’hôpital Vaugirard pour la titularisation d’une jeune agent embauchée en CDD depuis 3ans (nous avons appris dans les jours qui ont suivi que la direction a dû plier devant la mobilisation).

 

Une camarade travaillant en maison de retraite nous a expliqué comment, dans une structure désertée par le syndicalisme, elle travaille à la reconstruction d’une section syndicale CGT. Elle est revenue sur les difficultés rencontrées pour transformer la colère légitime des agents en prise de responsabilité dans l’organisation, mais aussi sur les potentialités énormes qui existent aujourd’hui dans un secteur victime de la rigueur budgétaire depuis des années.

 

                Pour les camarades travaillant dans le privé les expériences sont diverses. L’un d’eux, employé dans la logistique nous a expliqué comment son adhésion à la CGT (précédant son adhésion au PCF) fut tant une prise de conscience de classe qu’un moyen de défiance contre des cadres méprisants, mais a entrainé quasi instantanément sa « mise au placard ». Un second, dessinateur industriel, a exprimé les difficultés qu’il rencontre à constituer un syndicat dans petite entreprise empreinte de paternalisme.

 

                Au fil de la discussion, il est apparu que la lutte des jeunes pour nos conditions de travail passe autant par la bataille contre la dévaluation de notre formation, que dans celle pour imposer une limitation réelle du recours à l’intérim, au CDD et au temps partiel, que dans la bataille pour imposer  un encadrement strict et une rémunération des stages. Mais lutter contre la précarité c’est aussi défendre les services publics et le statut de ses agents. Autant de jeunes embauchés sous statut dans la fonction publique c’est autant de jeunes en moins au chômage et autant de points d’appui pour défendre notre statut dans le privé. Lutter contre la précarité, c’est aussi lutter contre la désindustrialisation qui fait perdre les savoirs et les technologies à notre pays, préparant le chômage de demain.

 

                C’est donc naturellement que s’est exprimée la nécessité de mener la bataille sur le terrain politique en dehors mais aussi et surtout dans l’entreprise ; et donc la nécessité de l’organisation politique de la jeunesse. L’organisation communiste est indispensable à la prise de conscience collective de la nature de l’exploitation capitaliste. Elle permet d’unir, de faire converger les revendications partielles des salariés de chaque entreprise pour créer le rapport de force nécessaire à la mise en échec de la stratégie du patronat et du gouvernement, d’ouvrir la voie à un changement radical de société. Les jeunes communistes du XVème ont pu apporter leur expérience récente de l’organisation concrète de la solidarité qu’ils ont permis de créer entre les facteurs en grève et les usagers grâce à la pétition de soutien qu’ils ont fait signer dans les quartiers.

 

                L’échange s’est terminée comme à l’accoutumée par un pot fraternel mais non moins arrosé…

 

                En somme, cette réunion publique est un nouveau pas dans le renforcement de notre organisation. Il en appelle bien d’autres car la route est longue mais l’avenir nous appartient !

               

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