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Université publique saignée, recherche privée gavée de fonds publics : notre éducation est sacrifiée à la logique de privatisation, organisons la résistance !

16 Septembre 2014 , Rédigé par JC Paris XV Publié dans #Education

organiser-la-colere.jpgUniversité publique saignée, recherche privée gavée de fonds publics :

 

Notre éducation, notre avenir sacrifiés à la logique de privatisation, organisons la résistance !

 

Matériel pour http://jeunescommunistes-paris15.over-blog.com/

 

Le gouvernement prévoit des coupes budgétaires massives ... tout en finançant la recherche privatisée, encourageant les « écoles » privées. Pour les étudiants, c'est une éducation sacrifiée, la hausse de la coût de la vie qui nous oblige à se salarier : éducation publique de qualité ou privatisation profitant à une minorité, telle est la question.

 

L' « autonomie » des universités instaurée par la loi LRU de la ministre de droite Pécresse en 2010, renforcée en 2013 par la loi de la PS Fioraso, est le moyen de tuer nos universités publiques, préparer la privatisation des financements, la sélection des étudiants, la hausse des frais de scolarité.

 

Les universités mises en faillite par l'autonomie : moins d'offre de cours

 

Sous prétexte de « liberté » universitaire, nos facultés ont hérité des frais de gestion délégués par l’État … et sont de plus en plus dépendantes des dotations de l'Etat qui ont diminué de 400 millions d'euros depuis 2012 et vont encore diminuer de 2 milliards d'euros d'ici 2017. Une université publique sur quatre est au bord de la faillite, une sur deux est menacée de banqueroute.

 

La conséquence, c'est que toutes les universités doivent rogner sur tout : moins d'offre de cours et de filières, moins de TD (essentiels à la réussite de tous) pour les étudiants. Moins de postes et toujours plus précaires du côté des enseignants et chercheurs.

 

Tout augmente sauf les bourses étudiantes !

 

Une éducation au rabais et la vie étudiante est de plus chère, + 2 % cette année. Pendant ce temps, les bourses sont augmentées de 0,1 % grâce à un soi-disant « coup de pouce » gouvernemental. De qui se moque-t-on ?

 

Le premier poste de dépenses est le logement : plus de 500 € en moyenne, à Paris on sait que 700 € pour un 20 m 2, c'est du vol ! Les APL, devenues indispensables, alimentent la spéculation immobilière alors que 500 000 boursiers n'ont pas le logement universitaire auquel ils ont droit.

 

Dans la santé, le racket se généralise alors que les frais de sécurité sociale ont augmenté de 10 % en deux ans, de 70 % pour les complémentaires santé. Nous sommes de plus en plus nombreux à renoncer aux soins : un étudiant sur cinq, pour des raisons financières.

 

Etudiants-salariés, stagiarisation : l'école de la précarité

 

Pour les étudiants, devenir salariés, rejoindre les rangs des « précaires » devient une nécessité. Dans les pires conditions salariales, de travail des CDD, temps partiel, intérim. Un étudiant sur deux doit travailler durant l'année, mettant en péril la réussite des études.

 

Les stages sont la norme, pour 2 millions de jeunes (trois fois plus qu'en 2010) pour mettre un pied dans le marché du travail, surtout depuis la Loi votée par le gouvernement l'été dernier qui prévoit toujours la non-rémunération des stages jusqu'à 8 semaines, et un salaire à 30 % du SMIC pour les autres. 350 € par mois à temps plein, c'est le contrat poubelle pour tous.

 

Et l'hypocrisie du système marche à plein : d'un côté, on sous-finance les universités réduites à faire au mieux des profs – alors qu'on gèle les recrutements et que les néo-profs toucheront désormais 1 300 € par mois ! – au pire des chercheurs … au Pôle emploi.

 

De quoi valoriser les les écoles de commerce, d'ingénieurs, de médecine, les IEP qui promettent peu d'épanouissement intellectuel mais un emploi et un salaire, en échange de frais pouvant dépasser les 10 000 € par an, forçant les enfants de salariés modestes à s'endetter ou à renoncer.

 

Cette politique est la machine à construire l'échec scolaire, la sélection sociale de fait.

 

Après un an de fac, sur dix étudiants : 3 redoublent, 1 est ré-orienté, 1 arrête ses études. 40 % des étudiants sortent de l'université sans diplôme. On compte 25 % d'enfants et d'ouvriers en licence, ils ne sont plus que 15 % en master, 10 % en doctorat … contre 38 % d'enfants de cadres supérieurs.

 

2 milliards d'€ moins pour les universités publiques saignées …

10 milliards d'€ de plus pour la recherche privatisée !

 

L' « autonomie » était une stratégie en trois temps : 1) couper les moyens aux universités pour les mettre en faillite (loi LRU) ; 2) les contraindre à se regrouper en « pôles universitaires » (les CUE, COMUE) regroupant grandes écoles, écoles privées et centres de recherches (publiques ou privées) – la Loi Fioraso ; 3) multiplier les financements parallèles pour des projets privatisés.

 

C'est le grand scandale, l'hypocrisie suprême du gouvernement : d'un côté il coupe 2 milliards, où chaque euro signifiera une éducation dégradée pour le plus grand nombre. De l'autre, il donne 10 milliards d'euros pour financer la privatisation de la recherche, au profit d'une minorité.

 

Les 80 universités ont été regroupées en 25 « pôles » regroupant établissements publics ou privés. Ils sont en concurrence pour se partager : les 3,5 milliards d'IDEX (Initiatives d'excellence), les 6,5 milliards du CIR (Crédit impôt recherche).

 

10 milliards d'euros qui vont financer, directement ou indirectement, la recherche des grandes entreprises. Les IDEX seront réservés aux projets « compétitifs », valorisable pour le secteur privé. Le CIR permet aux grands groupes de sous-traiter leur recherche aux chercheurs du public.

 

La loi Fioraso ajoutait à la loi LRU une directive centrale : «le transfert des résultats de la recherche publique vers le monde économique ». Recherche publique, profits privés !

 

Privatisation, sélection, c'est maintenant, on peut inverser la tendance !

La hausse des frais de scolarité, l'endettement étudiant, c'est demain !

 

La logique de privatisation, de sélection hypocrite à l'université – avec son cortège d'étudiants-salariés, d'endettement, de locaux dégradés, d'études aux rabais – c'est déjà une réalité, mais nous pouvons la freiner, l'arrêter, l'inverser. C'est maintenant que cela se passe !

 

Notre avenir, si nous ne faisons rien : c'est le modèle américain, ou anglais. La hausse des frais de scolarité,les présidents d'universités la réclament, la ministre y pense,. La logique des IEP-Sciences-po semi-publics, avec ses frais qui s'envolent, est un avertissement.

 

En Angleterre, les frais de scolarité avaient d'abord été élevés de façon symbolique en 1999 (grâce au « socialiste » Tony Blair) à 1 000 €, ils sont passés ensuite à 4 000 € par an en 2006, puis à 10 000 € par an en 2012, le gouvernement envisage désormais de les augmenter à 20 000 € par an !

 

Dans ce système privatisé, où les frais de scolarité seront généralisés, le « salariat-étudiant » ne suffira plus, il faudra recourir aux prêts étudiants : ils concernent déjà 15 % des étudiants français, en Grande-Bretagne, aux Etats-unis, c'est le passage obligé.

 

Avec les nouveaux frais de scolarité, chaque étudiant anglais accumule une dette de 50 000 €, qu'il remboursera en moyenne après l'âge de 50 ans. Est-ce notre avenir ? Une éducation prêt-à-mâcher pour les entreprises, payée plein pot, pour une minorité d'étudiants endettée jusqu'au cou ?

 

 

Décidément, non ! Nous demandons des moyens pour notre éducation maintenant :

 

- construction de 500 000 logements universitaires d'ici 2017 dont le coût équivaut à la somme dépensée (1,3 milliards d'euros) pour les opérations militaires de la France à l'étranger en 2013 ;

- limitation des stages à des strictes missions de formation, payées à 100 % du SMIC

- augmentation du montant bourses étudiantes d'au moins 50 % pour correspondre au coût de la vie. Abaissement des paliers d'accès aux bourses ;

- suppression des aides à la recherche privée de 10 milliards d'€. Allocation de la somme économisée à nos universités publiques, au financement des bourses

L'université publique, gratuite et universelle, au service des travailleurs est un combat : organisons maintenant la lutte pour la conserver et la reconquérir !

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