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« Sauver le bac » ou finir d'achever notre éducation et notre avenir ?

13 Mars 2012 , Rédigé par JC Paris XV Publié dans #Education

contre-casse-education.png« Sauver le bac » ou finir d'achever notre éducation et notre avenir ?

 

 

 

Tract de la JC Paris 15


 

En pleine campagne électorale, le gouvernement alterne mauvais coups et déclarations démagogiques. Le ministre de l’Éducation, Luc Châtel, a fait les deux ce lundi, en utilisant comme bouc-émissaires une poignée de fraudeurs.

 

Il a annoncé un prochain décret, prévu pour le 22 mars qui instaurerait un conseil de discipline exceptionnel pour sanctionner les fraudes. Un conseil de discipline où tous les membres seraient nommés par le recteur, sans représentation syndicale pour défendre le lycéen inculqué. Un « tribunal d'exception » au mépris des droits élémentaires du lycéen accusé.

 

Mais le plus grave est ailleurs. Sous prétexte de « sauver le bac », le ministre de l'éducation du président Sarkozy tente d'exécuter notre droit à l'éducation et à un avenir. Il vise à réserver le bac, et donc l'accès à l'université, à une minorité de plus en plus étroite. Après 30 ans de démocratisation, d'entamer un recul élitiste.

 

Parmi les mesures annoncées qui vont contre nos intérêts :

 

  • les notes éliminatoires dans les « disciplines fondamentales », le bac est une épreuve stressante, où son avenir se joue parfois en une semaine, et on ne laisserait aucun droit à l'erreur ni au rattrapage. Une note en-dessous de 8 et on serait recalé ;

 

  • la réduction des options voire leur suppression, le ministre veut en fait supprimer de nouvelles options qui nous permettent actuellement de découvrir de nouvelles choses (théâtre, langues, sport) tout en récoltant quelques points importants. Tout cela en réalité pour faire de nouvelles économies sur notre dos ;

 

  • le recours accru au contrôle continu, bon sens ? Pas vraiment, quand il s'agit de dévaloriser le diplôme, tout en diluant la pression sur une ou deux années, autant pour les profs que pour les élèves ;

 

Nous voulons tous une éducation de meilleure qualité, être plus instruit et mériter notre baccalauréat. Mais est-ce que le gouvernement veut vraiment la même chose ?

 

Depuis 2002, 150 000 postes d'enseignants ont été supprimés, des filières et des options ont été liquidées, en particulier dans les lycées technologiques et professionnels.

 

On avance de plus en plus vers l' « autonomie » des lycées, que le gouvernement aimerait mettre en place après 2012, où les profs seraient précarisés et les lycées mis en concurrence. De l'argent, des bons profs, des équipements hi-tech pour une poignée d'établissements, la galère pour les autres !

 

Quand on veut tuer notre Education nationale, on dit qu'elle a la rage !

 

Oui mais c'est la crise, nous dit-on, on n'a pas le choix. Et pourtant, oui on a le choix !Car si il n'y a pas d'argent pour l'éducation, il y en a pour la guerre par contre (voir encadré)

 

Et maintenant le gouvernement est prêt à jouer les va-t-en guerre en Syrie, et nous il faudrait nous serrer la ceinture. Nous disons plus que jamais : Non à la guerre, oui à notre éducation !

 

Nous ne pouvons avoir d'illusions hélas ur les élections qui se préparent en 2012. Sarkozy/Hollande, ce n'est pas tout à fait la même politique mais cela y ressemble fort. « Rigueur de gauche » contre « austérité de droite ».

 

Les promesses, même les plus prudentes comme celles d'une ré-embauche d'enseignants après 2012, n'engagent que ceux qui y croient.

 

En Grèce, le candidat socialiste avait promis en 2009 monts et merveilles pour l'éducation (augmentation de salaires de 5%, augmentation du budget). Trois ans après, les élèves dans le secondaire doivent faire sans manuel, et les profs bricoler avec quelques polycopiés.

 

C'est par la lutte, en faisant entendre notre voix, que nous gagnerons une autre politique pour défendre notre droit à l'éducation :

 

  • embauche des 150 000 enseignants supprimés depuis 2002 ;

 

  • des moyens pour une politique de soutien scolaire gratuite et publique et un personnel compétent et pour un suivi personnalisé en terme d'orientation après le bac ;

 

  • défense d'un Baccalauréat de qualité, avec droit aux options pour tous, quelque soit son lycée,

 

  • défense d'une éducation publique, gratuite et laïque, donc rejet de toutes les formes d'autonomie-privatisation des lycées qui favorisera une poignée de lycées contre l'immense majorité ;

 

Encadré : Pas d'argent pour notre éducation, mais pour la guerre, oui !

 

3 milliards de dépenses par an pour les guerres en cours = 70 000 postes d'enseignants ; 400 millions d'euros en plus en 2011 pour le budget militaire ;

 

 

Encadré : Trop de profs en France... ou pas assez, pas assez bien payés ?

 

la France est le pays 'développé' qui compte le moins d'enseignant par élève, 1 pour 17, contre 1 enseignant pour 10 élèves au Danemark, au Portugal ou en Suède ;

 

les profs français sont parmi les moins biens payés d'Europe. 25% de moins qu'un enseignant anglais, 40% de moins qu'un enseignant allemands, et trois fois moins qu'un enseignant luxembourgeois !

 

Les enseignants français sont parmi les plus travailleurs d'Europe. En primaire, ils enseignent 20% de temps de plus que les Italiens, les Danois et les Allemands ;

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